Les gènes sont nommés allèles lorsqu’ils se trouvent au même niveau (le locus) sur les deux chromosomes de la même paire et qu’ils gouvernent le même caractère. Ces allèles ou gènes homologues n’envoient pas forcément le même message à la cellule.
a/ Homozygotie : le message est le même, les deux allèles sont identiques, le chaton est homozygote pour ce caractère.
b/ Hétérozygotie : le message est différent, chaque parent a transmis un allèle différent. Un seul s’exprimera sur le phénotype : le gène dominant. Le chaton est hétérozygote mais dans les générations suivantes, le caractère récessif s’exprimera si les deux parents transmettent le gène récessif qu’ils possèdent.
En ce qui concerne le gantage, les généticiens sont partagés. Jusque-là, la plupart d’entre eux admettaient que le chat sacré de Birmanie était homozygote pour le gène dominant S, responsable de la panachure blanche, dont les manifestations sont toujours aléatoire.
A l’état homozygote, le blanc devrait être parfois plus largement distribué sur la robe, or chez le sacré de Birmanie, la panachure reste localisée aux pattes.
Il existe d’autres théories : pour Anneliese Hackmann, éleveuse allemande, le caractère « gants » serait en fait récessif, et pour l’éleveur anglais Ken Clarke, c’est un gène spécial (g, gloving) qui serait responsable du gantage.
Alyse Brisson, jeune française passionnée de génétique, pense que l’homozygotie ou l’hétérozygotie de S ne joue pas directement sur l’étendue de son expression mais qu’il existe des gènes modificateurs qui limitent l’expression du gène S de panachure.
Le docteur Catherine Kretz, quant à elle, estime, en se basant notamment sur ses propres expériences d’élevage, que le chat sacré de Birmanie est, en ce qui concerne les gènes majeurs, un chat « non blanc » (ss). Le gantage serait sous la dépendance des gènes mineurs, et il existe un seuil à partir duquel ces gènes peuvent s’exprimer. Le Dr Kretz souligne qu’il n’est pas question ici de gènes dominants ou récessifs (excepté pour les gènes majeurs qui déterminent une robe pie ou non blanche). Elle parle d’une variation génétique continue, d’un caractère à seuil, qui expliquerait pourquoi le degré de gantage est difficile à stabiliser chez le chat sacré de Birmanie.