Génétique simple

La découverte géniale de Gregor Mendel a été d’isoler les caractères qui se combinent en nombre considérable pour former un individu particulier, et dont la transmission peut être étudiée sur plusieurs générations. Ces caractères sont gouvernés par des unités d’hérédité appelées gènes, qui existent à l’intérieur des milliards de cellules vivantes, sur les chromosomes.

La découverte géniale de Gregor Mendel a été d’isoler les caractères qui se combinent en nombre considérable pour former un individu particulier, et dont la transmission peut être étudiée sur plusieurs générations. Ces caractères sont gouvernés par des unités d’hérédité appelées gènes, qui existent à l’intérieur des milliards de cellules vivantes, sur les chromosomes.

Vuarnet du Dragon de Jade, 6 mois, lilac point

Les cellules du chat possèdent 38 chromosomes, soit 19 paires, dont une paire est responsable du sexe (XX pour les femelles, XY pour les mâles). Les cellules sexuelles (ovule et spermatozoïdes) ne contiennent que 19 chromosomes au lieu de 19 paires. Au moment de la fécondation, la moitié des chromosomes est apportée par le père, l’autre moitié par la mère, dans le désordre. C’est forcément le père qui détermine le sexe des chatons, en transmettant soit X soit Y, la mère ne pouvant transmettre qu’un X.

Le patrimoine légué par les parents s’appelle le génotype. On nomme phénotype les caractères visibles. Deux chats apparemment semblables n’ont pas forcément le même génotype. L’un des deux peut avoir hérité d’un gène qui n’a pas d’effet visible dans l’immédiat, mais qui peut réapparaître après plusieurs générations.

Les gènes sont nommés allèles lorsqu’ils se trouvent au même niveau (le locus) sur les deux chromosomes de la même paire et qu’ils gouvernent le même caractère. Ces allèles ou gènes homologues n’envoient pas forcément le même message à la cellule.

a/ Homozygotie : le message est le même, les deux allèles sont identiques, le chaton est homozygote pour ce caractère.

b/ Hétérozygotie : le message est différent, chaque parent a transmis un allèle différent. Un seul s’exprimera sur le phénotype : le gène dominant. Le chaton est hétérozygote mais dans les générations suivantes, le caractère récessif s’exprimera si les deux parents transmettent le gène récessif qu’ils possèdent.

En ce qui concerne le gantage, les généticiens sont partagés. Jusque-là, la plupart d’entre eux admettaient que le chat sacré de Birmanie était homozygote pour le gène dominant S, responsable de la panachure blanche, dont les manifestations sont toujours aléatoire.

A l’état homozygote, le blanc devrait être parfois plus largement distribué sur la robe, or chez le sacré de Birmanie, la panachure reste localisée aux pattes.

Il existe d’autres théories : pour Anneliese Hackmann, éleveuse allemande, le caractère « gants » serait en fait récessif, et pour l’éleveur anglais Ken Clarke, c’est un gène spécial (g, gloving) qui serait responsable du gantage.

Alyse Brisson, jeune française passionnée de génétique, pense que l’homozygotie ou l’hétérozygotie de S ne joue pas directement sur l’étendue de son expression mais qu’il existe des gènes modificateurs qui limitent l’expression du gène S de panachure.

Le docteur Catherine Kretz, quant à elle, estime, en se basant notamment sur ses propres expériences d’élevage, que le chat sacré de Birmanie est, en ce qui concerne les gènes majeurs, un chat « non blanc » (ss). Le gantage serait sous la dépendance des gènes mineurs, et il existe un seuil à partir duquel ces gènes peuvent s’exprimer. Le Dr Kretz souligne qu’il n’est pas question ici de gènes dominants ou récessifs (excepté pour les gènes majeurs qui déterminent une robe pie ou non blanche). Elle parle d’une variation génétique continue, d’un caractère à seuil, qui expliquerait pourquoi le degré de gantage est difficile à stabiliser chez le chat sacré de Birmanie.

Le mot de la fin est laissé au professeur Philippe Dreux, qui propose une conclusion honnête : la génétique de la panachure chez le chat, que j’étudie depuis longtemps, n’est pas plus facile que chez les autres mammifères. Les différentes hypothèses présentées ici, parfaitement contradictoires, ont en commun le fait qu’elles ne sont pas étayées sur des expériences de croisement rigoureuses ; dans ces conditions, on peut dire un peu n’importe quoi pourvu que ce soit vraisemblable en faisant intervenir des gènes hypothétiques d’expressivité variable. Seule une expérimentation génétique rigoureuse, faisant intervenir des croisements avec des individus diversement panachés, autres que des birmans, dans un but exclusif d’investigation scientifique, avec la description exacte de tous les chatons produits, y compris et surtout ceux qui ne correspondent pas au standard de la race, pourra élucider le déterminisme de la panachure, donc du gantage. Il est bien évident que les éleveurs de birmans ne voudront pas se lancer dans une entreprise aussi contraire à leur éthique et que les généticiens qui en seraient tentés reculeraient devant le prix et les contraintes d’un tel élevage. Il est à souhaiter que la collaboration des uns et des autres, sur des bases de compréhension mutuelle, puisse apporter une solution à ce problème.

D’après le livre « Les Secrets du Chat Sacré de Birmanie » par Gisèle Barnay et Simone Poirier : livre épuisé.

Rêve d’Or du Dragon de Jade, 3 mois, seal point

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