Pathologie en collectivité

Réunion animée par Philippe Pierson, Responsable Technique Royal Canin à Aimargues,
Docteur Vétérinaire

QUEL PRELEVEMENT POUR QUELLES ANALYSES

La stratégie du chasseur : l’éleveur est comme un chasseur, il faut qu’il identifie les problèmes pathogènes pour pouvoir mieux combattre en collaboration avec son vétérinaire.

Notions générales sur la pathologie de groupe :

– pathologie parasitaire 
– parasites digestifs et externes

Principes généraux :

L’hébergement de plusieurs individus sur un même site permet :

– l’accomplissement des sites parasitaires
– augmentation des risques de contagion (E = n -n)
– augmentation des risques de mutation (coronavirus en chatterie)

Le risque de contagion pour deux chats est moins grand que pour 8 chats. Si on augmente les chats, on augmente les risques.

Abord de la pathologique des collectivités :

– Plus simple que la pathologique individuelle
– moindre importance des commémoratifs : début des symptômes, mode de contagion ?

c’est à l’éleveur de donner des informations à son vétérinaire pour établir un bon diagnostic car le chat vit en milieu d’élevage. 

Méthode d'approche de la pathologie d'élevage :

1/ observer 
2/ quel prélèvement pour quelles analyses :

– selles (coproscopie collective)
– poils (en périphérie des lésions récentes)
– aliment
– autre prélèvement (frottis, raclages, sang)

3/ Orienter les recherches vétérinaires par des commémoratifs précis.

Il faut prélever avant de traiter pour ne pas fausser les résultats ou neutraliser par un traitement.

Qu'attendre d'une analyse coprologique ?

Recherche des témoins de reproduction des parasites digestifs mais aussi respiratoires (aelurostrongylus, cappilaria) ou ectoparasites (sarcoptes, cheyletielles) 

– Micrographie fécale (analyse individuelle) : recherche d’éléments non digérés : amidon, fibres, matières grasses.
– enzymologie fécale (témoin de l’activité pancréatique) : analyse qui se fait plus chez le chien
– biologie moléculaire (PCR) : recherche du matériel génétique des agents pathogènes (exemple : FCEV)

* PCR : technique de biologie qui recherche la charge virale : technique sensible et reconnue juridiquement.

– tests rapides (exemple : Gardia)

Qu'attendre d'une analyse pilaire ?

– trichogramme : recherche d’une anomalie du cycle pilaire, aspect de bulbe et de l’apex ; trouble de la pigmentation : élément d’orientation. Le trichogramme ne donne pas de diagnostic précis.
– manchons pilaires et mycoculture : recherche de teigne. 

Qu'attendre d'un scotch test ?

Comme son nom l’indique, il sert à coller sur le scotch le prélèvement pour identification de parasites superficiels (exemple Cheylétielles, felicola subrostratus)

Qu'attendre d'un raclage ?

Identification de parasites profonds (demodex cati & demodex gatoi, exceptionnel sauf chez le siamois et burmese)

– cheylétiellose : signe d’appel (on peut utiliser le test scotch) : c’est surtout les chatons qui sont atteints, diagnostic, traitement médical + environnement.
– gale otodectique (& notoédrique : plus rare) : surtout sur les chatons avec présence de cérumen noirâtre dans les oreilles.

Qu'attendre d'un prélèvement de liquide biologique ?

– sérologie : recherche d’anticorps (exemple : lephospirose, chlamydiose, Fiv)
– numération formule : élément d’orientation (exemple : panleucopénie, hémobartonellose)
– recherche d’antigènes : PCR (exemple : coronavirus, Felv)
– dosage hormonaux (exemple hyperthyroïdie)
– analyse d’urine
– liquide d’épanchement

Qu'attendre d'un frottis sanguin, conjonctival, vaginal ?

– examen direct des cellules (exemple : vaginite bactérienne)
– recherche PCR (bordetella, calicivirose) 

Qu'attendre d'une autopsie ?

– Examen macroscopique : éléments d’orientation
– histocytopathologique (tissus non congelés)
– témoins du passage de pathogènes (corps d’inclusion virale)
– PCR, diagnostic de certitude.

On a une marge de 6 heures après le décès pour faire toutes les recherches, autrement si l’autopsie est plus tardive, on ne peut pas faire toutes les recherches voulues.

Qu'attendre d'une analyse alimentaire ?

– contrôle de qualité
– contrôle de l’analyse moyenne, de la digestibilité, du process
– traçabilité
– test toxicologique 

Le diagnostic est probable sauf si la recherche est ciblée : attention les analyses sont longues et coûteuses.

Il faut faire une analyse de la nourriture et des selles. (En moyenne une analyse complète de 300 gr de croquette coûte 250 €) : c’est pour cela qu’il faut bien cibler le problème pour bien orienter l’analyse.

CONCLUSION :

L’éleveur est un chasseur de pathogènes. Il faut une grande importance de commémoratif pour orienter les hypothèses diagnostiques du vétérinaire. 

Il faut toujours prélever avant de traiter, ne jamais faire de traitement à l’aveugle. Ne jamais extrapoler (un traitement chez un éleveur ne sera pas le même chez vous) ; toujours vérifier l’efficacité des mesures (coproculture de contrôle)

Scroll to top