La bordetellose

J’ai participé en 2002 en tant qu’éleveur, à une étude européenne sur la bordetellose féline organisée pour la France par l’école vétérinaire de Lyon.

Cette étude a été menée sur 218 refuges ou élevages. Les résultats ont été publiés en 2007 notamment dans la revue « the veterinary record » et par un document des résultats de l’étude qu’a fait l’école vétérinaire de Lyon.

L’étude avait porté sur 218 refuges ou élevages de chats comportant plus de 5 chats et c’est 1748 chats qui ont été prélevés. 218 communautés de chats de plusieurs pays européens et ils ont pu regrouper leurs chiffres. Ce fut prélèvement de sang + prélèvement par PCR qui permit de donner les résultats suivants :

Il s’est avéré que sur les chatteries présentant des problèmes respiratoires :

-16 % pour l’herpervirus
– 10 % sur des infections de chlamydiose ou calicivirus
– 5 % sur les infections b. bronchiseptica
– 61 % sur la bordetellose féline et ceci répandue dans toute l’Europe.

Même si la vaccination du chat contre FCV, FHV et parfois Chlamydophila felis a
été généralisée, les maladies infectieuses des voies respiratoires supérieures continuent à poser un problème important. La Bordetella Bronchiseptica est une bactérie qui peut infecter de nombreuses espèces, dont les souris, les cobayes, les lapins, les chiens, les porcs, les moutons, les chevaux et surtout pour ce qui nous concerne : les chats. Cette bactérie aggrave les troubles respiratoires causés par l’herpervirus et le calicivirus mais elle peut aussi être seul agent responsable de pathologies respiratoires (études Goodnow en 1980, Appel et Binn en 1987, Magyar et col en 1988, Deeb et col en 1990, Keil et Fenwick en 1998).

En 1991, Jacobs et col ont étudié l’hypothèse selon laquelle B. Bronchiseptica pouvait agir comme agent pathogène respiratoire primaire chez le chat : quatre chatons de 8 semaines, sains (absence de FHV, FCV, et Chlamydophila felis), ont été exposés à un aérosol de B.B. En l’espace de 5 jours ils ont développé les signes de la maladie. Ces symptômes ont persisté pendant 10 jours puis ont commencé à régresser.

Les signes cliniques peuvent être l’un ou plusieurs des symptômes suivants :

fièvre, éternuement, toux sèche, écoulement nasal, gonflement des ganglions lymphatiques sublinguaux… Ils ressemblent donc beaucoup à ceux observés avec d’autres pathogènes respiratoires. En conséquence, le diagnostic précis de la maladie ne peut pas être posé uniquement à l’aide du seul examen clinique.

Il nécessite une analyse par culture bactériologique à partir d’écouvillons oropharyngés ou d’écouvillons d’écoulement nasal. Le traitement ne présente aucune difficulté et souvent l’infection disparait d’elle-même. Cependant, chez des chats plus faibles ou des chatons cela peut évoluer en broncho-pneumonie pouvant être mortelle si elle n’est pas traitée. Cette bactérie répond à de nombreux antibiotiques et le pronostic est alors favorable si le traitement est réalisé tôt. Toutefois la résistance à ceux-ci est courante, notamment à l’ampicilline couramment utilisée pour traiter les infections des voies respiratoires supérieures, cela pose alors un autre problème.

La transmission peut se faire par contact entre les animaux ou par l’environnement si celui-ci est fortement contaminé. L’étude de Binns (1999) a permis de dégager un résultat important à savoir la transmission du chien au chat (et réciproquement) d’affections respiratoires causées par la bactérie B.B.

Mais l’un des problèmes majeurs de cette maladie est que certains chats atteints ne montrent aucun signe d’infection et peuvent malgré tout être agents contaminateurs. Cette bactérie peut également être rencontrée chez d’autres espèces comme l’homme et le chien.

De plus, différentes études menées (McArdle et col en 1994, Binns et col en 1999, Pennisi et col en 1999) montrent que des situations où la concentration féline est importante (chatteries, expositions, pensions pour chats, foyers avec plusieurs chats,…) accroissent le risque l’infection.

Les chatons sont hautement sujets à B.B.. Le stress de la mise bas provoque souvent une excrétion de germes par la mère, qui sont aussitôt transmis aux chatons dont les voies respiratoires immatures ne peuvent pas lutter efficacement contre les infections. B.B. peut être la cause de mort subite des petits. La bonne nouvelle est que la vaccination peut être réalisée sur les chatons dès l’âge d’un mois et sur les chattes gestantes. Elle offre une protection sûre et efficace. N’oubliez alors pas de parler à votre vétérinaire d’une protection supplémentaire contre le coryza.

La prévention passe essentiellement par la vaccination contre la Bordetellose féline, l’isolation des chats atteints, l’hygiène de l’environnement, un contrôle parasitaire régulier, une nourriture saine et équilibrée et la limitation des facteurs de stress…

Un vaccin intra-nasal est disponible dans certains pays (pas encore en France), le Novibac BB. Votre vétérinaire instille une petite dose vaccinale dans la narine du chat : c’est simple, rapide et indolore. Le chat peut éternuer aussitôt mais il n’expulse pas pour autant le vaccin. Il n’y a pas lieu de s’inquiéter s’il éternue durant la semaine qui suit la vaccination.

La bactérie ne survit pas longtemps à l’extérieur et peut facilement être éliminée par de nombreux désinfectants courants. Elle est également sensible au pH et à la température.

Déjà dans certains pays européens comme la Suisse, plusieurs éleveurs qui sortent en exposition ou qui ont plus de 4 chats vaccinent annuellement leurs chats contre la bordetellose féline.

 

Texte écrit par Mr & Mme LEROY & F. RICHARD

D’après les sources :

Prevalence and risk factors for feline Bordetella bronchiseptica infection.

Veterinary Record & Rapport de l’étude de l’école vétérinaire de Lyon transmis

par Christine Revillard & Luc Chabanne.

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