Les groupes sanguins chez les chats

Texte de Florence RICHARD

Un peu d'historique :

C’est en 1912, que le professeur Ingebrigtsen découvrit l’existence d’isoagglutinines sériques qui réagissent avec les globules rouges chez le chat. Ceci permis de mettre en évidence, pour cette espèce animale, l’existence de groupes sanguins.

C’est en 1953 pour que l’anglais Homes définit le système des groupes sanguins du chat et en les nommant « EF » (représentant 95% de la population féline) « O » (représentant 4%) et « F » représentant 1% de la population féline.

C’est en 1962, que le professeur Eyquem défini les deux antigènes (A et B). Ces antigènes ont été apparentés aux groupes d’Holmes: « EF » et « 0 ».

Le groupe AB sera identifié en 1981 par les professeurs Auer et Bell, que l’on peut raisonnablement apparenter au « F » d’Homes.

Dans les années 70, en Allemagne, selon une étude sur 870 chats examinés, il y avait 6 du groupe AB (1 persan et 5 birmans), ces 5 derniers provenant d’élevages différents. L’étude n’a pas été malheureusement poussée sur d’autres birmans. Seuls 3 Devon-rex furent examinés : ls appartenaient au groupe B.

À Paris, en 1962, on trouvait déjà 15% de chats B ; sur 282 British Shorthair et 61 Persans, le groupe A intervenait à 94% (donc 6% de B). Parmi les différentes races il y avait relativement plus de B chez les persans (16%, soit 10 individus) que chez les british, (6% représentent 16 sujets). Ces études assez anciennes, ne sont pas la réalité d’aujourd’hui mais démontrent qu’à l’époque il y avait un certain % dans différentes races de groupe B.

Le groupe sanguin n’est pas une tare à mes yeux, il est simplement une caractéristique, comme des yeux verts où bleus.

Il existe trois groupes sanguins A, B & AB (assez rare mais que l’on rencontre notamment chez le chartreux, bengal, birman …)

Mariage à risque :

– une femelle B avec un mâle À : donne des chatons A et des chatons B si le mâle est A porteur de B, et des A/b. Pour les chatons issus de femelle B et de mâle À : les chatons en naissant absorbent les anticorps de la mère avec le premier lait maternel (les 16 premières heures) ce qui amène la dissolution des globules rouges. Les chatons du groupe B ont de puissants anticorps contre les globules rouges de type A.

– une femelle B avec un mâle À ou AB : peut donner des chatons À, B et AB

En résumé il faut enlever les chatons À et AB et laisser que les chatons B (en testant les chatons sur le cordon ombilical avec les tests Alvédia)

En l’espace de quelques heures les chatons sont empoisonnés et développent les premiers symptômes avec les tétées du premier lait (colostrum) : plus envie de téter, perte de poids, anémie, coloration brune de l’urine jusqu’à ce que la mort intervienne. Tous les chatons de groupe À & AB ne meurent pas mais peuvent avoir des mécroses de la queue ou des oreiles. Cela s’appelle maladie hémoiytique du nouveau-né ou d’iscérythrolyse néonatale).

Quelques symptômes : mort brutale dans les premiers jours ; ictère ; asthénie, difficultés à téter ; pâleur intense des muqueuses ; retard de croissance, perte de poids, anorexie passagère ; anémie ; nécrose de la queue ou des pointes des oreilles, (chez les chatons survivant plus de deux semaines après la naissance).

Pour éviter ceci, en premier lieu la santé des chatons : enlever les chatons à la naissance et biberonner pendant 16 à 20 heures environ (en partant du dernier né) sur une couverture chauffante en isolant la mère : un biberon toutes les deux heures environ ; au bout de 16 à 20 heures, remettre la mère qui risque d’avoir la montée de lait parti, donc aider encore sur plusieurs tétées mais la mère généralement prend le relais rapidement : si on à une autre femelle, on peut les donner à une femelle A.

Donc en résumé, tout est possible, on dit qu’il est mieux de marier une femelle B à un mâle B mais là que des chatons B mais je le répète ce n’est pas une tare mais il faut être conscient du danger et même si cela arrive d’avoir une chatte B, 5 la chatte en « vaut le coup » au niveau standard il faut travailler avec des chats comme cela qui peuvent apporter beaucoup à la race. Bien sûr s la chatte ou le chat n’apporterait rien à la race, cela ne sert à rien de travailler avec du groupe B.

Donc en résumé, tout est possible, on dit qu’il est mieux de marier une femelle B à un mâle B mais là que des chatons B mais je le répète ce n’est pas une tare mais il faut être conscient du danger et même si cela arrive d’avoir une chatte B, 5 la chatte en « vaut le coup » au niveau standard il faut travailler avec des chats comme cela qui peuvent apporter beaucoup à la race. Bien sûr s la chatte ou le chat n’apporterait rien à la race, cela ne sert à rien de travailler avec du groupe B.

Petite précision :

Un mâle de groupe B avec une chatte de groupe A, pas de soucis pour les chatons qui n’ont rien mais le chatons seront Ab (A porteur de B) et ces fameux chatons issus avec du A où du Ab (puisque pour l’instant en France pas de laboratoire qui fait le porteur) peuvent donner du B !

Le mieux quand vous acheter un chat, que vous vendez un chat pour l’élevage est de faire le groupage sanguin. Le groupe A est dominant sur le groupe B.

Je ne suis pas du tout pour (mais que mon avis personnel) mettre les chats par groupe, mettre deux chats de groupe B ensembles ne donnera que du B, alors que mettre une chatte B avec un mâle À donnera des chatons B et À porteur de b & AB, à plus ou moins grande échelle selon si le mâle est Aa ou Ab, le À étant dominant sur le B.

Si la chatte B a tous les critères pour reproduire, l ne faut pas s’abstenir de la faire reproduire et d’ailleurs les plus grands étalons étaient souvent B, dans plusieurs races.

L’hérédité des groupes A et B obéit aux lois héréditaires de Mendel. Dont A est dominant par rapport à B. AB provient de A+B mais forme un groupe sanguin distinct.

Le système AB s’exprime à travers deux groupes, le groupe À largement majoritaire chez les chats communs et le groupe B plus minoritaire (10% des chats « tout-venants »). La fréquence des groupes A et B varie toutefois considérablement selon les zones géographiques, les élevages et les races. Des chats de groupe AB sont parfois identifiés. Le décès des chatons lié à l’incompatibilité AB et la sélection dans les élevages influencent la fréquence des groupes À et B au sein des populations de chats.

Tous les donneurs de sang doivent être groupés dans le cadre des bonnes pratiques transfusionnelles vétérinaires. Les allo-anticorps naturels anti-A et anti-B chez les chats B et A respectivement sont maintenant bien connus. Cela implique que le groupage AB doit être réalisé avant toute transfusion pour s’assurer d’une parfaite compatibilité des chats dans cette circonstance. En cas de croisement, le groupage minimise les risques sans les éliminer totalement.

il n’y a pas de chats donneurs universels. C’est pourquoi, à l’occasion d’une transfusion, le donneur et le receveur doivent être groupés vis-à-vis du système AB, même s’il s’agit de chats communs.

La génétique du système AB

La génétique et la biochimie du système AB du chat viennent d’être mieux précisées en 2007 par les travaux de Bighignoli et al (BMC genetics 2007, 8 : 27) qui ont démontré que l’enzyme cytidine monophospho-N-acetyineuraminic acid hydroxylase (CMAH) qui converti le groupe B en groupe A existe sous trois allèles A, aab, b avec la hiérarchie alèlique Suivante A>aab>b. 

L’enzyme de l’allèle A est totalement active et converti toutes les molécules correspondant au groupe B (acide N-acetyineuraminique) en molécules exprimées par le groupe A (acide N-glycolyineuraminique). L’enzyme aab est partiellement active et laisse sur le globule des molécules d’acide N-acetylneuraminique d’où le groupe AB alors que l’enzyme b est inactive et laisse intact les molécules d’acide N-acetylneuraminique (Cf : schéma « Action of CMAH »)

Dans cette configuration, des croisements de chats A peuvent avoir des chatons B ou AB, de même des croisements de chats A et B peuvent donner des chats AB ou B. (CY : tableau des croisements)

Avec cette nouvelle vision de la génétique du système AB du chat, les différentes combinaisons laissent apparaître qu’il n’y a pas de croisement totalement exempt de la possibilité de donner des Erythrolyses Néonatales ; seul le groupage à la naissance permet d’assurer une sécurité totale pour le chaton.

Groupe sanguin théorique

En résumé que faut-il faire ?

1/ Premièrement il faut faire le groupe sanguin de tous les reproducteurs de race à risque de B, comme :

Le sacré de birmanie, chartreux, British Shorthar, le Longhair et le Scottish, Devon rex, Abyssins, Somali, Persan colour point, Maine coon, Chats des forêts Norvégiennes etc. : le % dans chaque race est assez variable car aucune réelle étude récente n’a été menée sur le sujet mais en parlant avec certains éleveurs français ou étrangers il semble que le % que l’on peut lire sur différents sites est beaucoup plus élevé dans la réalité.

À ce sujet un recensement sur les groupes sanguins à été lancé en 2007 entre Birmania and Co et Alvédia, vous pourrez retrouver les premiers résultats sur notre site, le recensement continue.

Le groupage sanguin ne permet pas de connaître le génotype (les allèles) mais détermine simplement le phénotype sous l’appellation connue : A, B, AB.

2/ Être là lors de la mise bas, contraignant mais pas plus qu’une primipare qui peut avoir une césarienne.

3/ Lors de la naissance, enlever les chatons A & AB (quelque cas Erythrolyses Néonatales ont été rapportés sur des chatons AB et je pense qu’il faut jouer la prudence) : pour cela utiliser les kits Alvédia ou autre et prélever du sang du cordon ombilical puis les mettre sur un coussin chauffant, pas trop loin d’elle, jusqu’à la fin de la mise bas. Peser les chatons.

4/ Autre possibilité : Après la mise bas ou avant, enfiler une jambe (que l’on aura coupée en la dissociant de l’autre jambe) d’un collant assez épais (voir photo), faire des trous pour les 4 pattes puis enfiler les pattes de la femelle (pour que le collant ne glisse pas) ; veiller que le collant ne gêne pas au niveau des fesses.

Remettre les chatons à la maman qui les chauffera et les nettoiera. Ou si vous avez une femelle de groupe A qui vient de mettre bas, vous pouvez lui mettre les chatons pendant ces 20 heures.

5/ biberonner pendant 16 à 20 heures en rajoutant du colostrum dans les biberons, vous verrez cela passe très rapidement. Différents nombres d’heures, sont donnés mais depuis des années je sépare pendant 16 heures, selon les études faites par le Professeur Giger.

6/ au bout des 20 heures (du dernier chaton né) enlever le collant à la mère, vérifier le poids des chatons et au pire complémenter pendant quelques jours par des biberons, la montée de lait à pu s’arrêter légèrement.

En utilisant cette méthode, il n’y à pas de rejet des chatons par la mère.

7/ lors de la vente des chatons pour la reproduction, faire le groupe sanguin des chatons et le marquer sur le contrat de vente. Pour les chatons vendus en compagnie et non stérilisés, marquer sur le contrat de vente que les chatons peuvent être incompatibles au niveau groupe sanguin. II est à noter qu’aux USA, le groupe sanguin est marqué automatiquement sur les camets de santé des chats.

J’utilise le collant depuis quelques temps et ceci avec succès, ce qui rassure la mère qui ne cherche pas ses «chatons et qui continue à s’en occuper et surtout ne les rejette pas.

Petits conseils pratiques

Tests rapides en France pour faire le groupe A, B & AB :

Il suffit de très peu de sang 20 à 30 (I de sang (10 VI dans chaque puit (2 puits))

Ce test est pour prévenir la maladie hémolytique du chaton : leur système de groupage chez le chat permet de prévenir la maladie hémolytique du chaton en déterminant de façon très fiable le groupe sanguin de la mère. Cela représente pour les éleveurs un progrès indéniable pour leur activité quotidienne en diminuant la mortalité des portées.

Ce test peut être réalisé sur le sang du cordon ombilical du chaton, pour faire le groupage sanguin des adultes : par prise de sang ou simplement en prélevant une goutte de sang à l’oreille ou par le sang d’une griffe.

Ce système est fondé sur la migration des globules rouges dans une bandelette de papier spécialement traitée, sous l’effet d’un flux de tampon se déplaçant par capillarité.

Deux anticorps monoclonaux spécifiques des antigènes À et B ont été incorporés sur une longueur de 1

millimètre dans la bandelette.

Ces anticorps vont retenir les globules rouges À et/ou B positifs. Ces retenues seront visualisées sous la forme d’une ou deux ligne(s) rouge(s).

Si les globules rouges sont du groupe A, une ligne rouge doit apparaître sur la bandelette devant la marque « A » inscrite sur le Kit. Si les globules rouges sont du groupe B, une ligne rouge doit apparaître devant la marque « B » inscrite sur le Kit. Si les globules rouges sont du groupe AB, deux lignes rouges apparaîtront devant les marques « A » et « B».

Alvedia ne vend plus de tests aux éleveurs, il faut passer par votre vétérinaire.

Scroll to top