Étant hautement transmissible, capable de sauter plusieurs générations, il est considéré impropre à la reproduction, et ce quelque soit les qualités du chat, en plus d’être disqualificatoire. La goutte de lait et le pompon, qui cassent l’homogénéité de la couleur et sont donc assez « tape-à-l’œil », n’en restent pas moins très présents dans les lignées même si on ne les voit pas toujours. Un peu dans le même genre, des défauts de pigmentation sont également possibles (manque de pigments, ce qui peut passer si le chat est « bourré de qualités ») ou carrément des problèmes de dépigmentation génétique irréversible (hors hormones, stress qui peuvent eux-même conduire à une dépigmentation temporaire) des points ou de la truffe (ce qui devrait être écarté).
… Mais aussi ce qui touche au confort et à la santé !
Défaut touchant en particulier les colorpoint, et donc par extension le Birman : le strabisme. Grâce au travail des éleveurs, il n’est plus si fréquent mais se rencontre encore de temps en temps. On pense souvent qu’un chat voit mal parce qu’il louche, en réalité il louche pour, justement, essayer de corriger une vision mauvaise, due à des malformations des voies visuelles et une mauvaise connexion des neurones, elles-mêmes résultant du déficit en pigments rétiniens prenant part à la croissance des neurones de la rétine occasionné par le patron colorpoint. Sélectionner des chats sans strabisme permettrait ainsi de limiter les
« dégâts » étant donné la cause de ce phénomène, qui n’empêche cependant pas le chat de vivre correctement.
Les défauts de squelette et notamment le nœud à la queue, existant pareillement dans les autres races, ne sont pas non plus en reste puisque les éleveurs cherchent également à l’éviter. Le nœud était autrefois une marque distinctive du Siamois, c’est désormais un défaut, inesthétique certes, mais aussi gênant pour la flexibilité de la queue : il s’agit d’une anomalie (torsion, déformation) des vertèbres caudales, que l’on peut sentir au toucher, comme si il y avait une grosseur. On peut également trouver des crochets, qui concernent la pointe de la dernière vertèbre caudale. Pour les plus gros cas, cela fait comme un coude ! La question du nœud à la queue ne s’arrête pas là, malheureusement. La queue étant le prolongement de la colonne vertébrale, le nœud peut également être placé dessus : il y a alors risque d’être confronté à des problèmes locomoteurs, paralysie, raideurs… L’origine peut être génétique (et donc le nœud est susceptible de sauter des générations, n’étant pas dominant) comme accidentelle (chaton mal positionné dans l’utérus), mais il est difficile de savoir si c’est dû à ceci plutôt qu’à cela, par précaution il serait donc préférable de ne pas faire reproduire un tel chat.
Quant aux maladies génétiques elles-mêmes… Ce ne sont pas réellement des défauts physiques, mais disons qu’elles touchent à la « beauté intérieure », et nous rappellent qu’un chat, aussi beau soit-il, n’est pas un objet de mode ou la dernière nouvelle décoration ultra-tendance. Rien que pour cela, les maladies et autres tares méritent d’être évoquées.
La moins « grave » du lot serait la monorchidie. Polygénique, elle consiste en l’absence d’un des deux testicules dans le scrotum (lorsqu’ils sont tous deux invisibles, on parle de cryptorchidie), soit parce qu’il n’existe tous simplement pas, soit parce qu’il n’est pas descendu. Dans le deuxième cas, il y a risque de cancer. La castration s’impose, non seulement pour le chat lui-même, mais aussi pour éviter la propagation d’une telle anomalie.
La PKD, entraînant des kystes rénaux, est plus délicate, heureusement l’apparition du test ADN de dépistage il y a quelques années déjà permet de savoir si un de nos protégés est atteint, et de prendre les mesures adéquates. Il en va de même pour la HCM (épaississement de la paroi du cœur, qui se fatigue alors plus vite), bien que le test ne permette d’écarter qu’un seul type d’HCM, ce qui nécessite un suivi par échocardiogramme en plus. Cette maladie touche plus particulièrement le Maine Coon et le Ragdoll, mais est très répandue chez tous les vertébrés et donc possible dans toutes les races.
Même le plus beau des chats peut exprimer ou porter des tares génétiques dangereuses pour ses chatons… Il faudrait éviter de le laisser avoir une descendance si on a connaissance d’une tare présente dans son patrimoine génétique, d’autant que malheureusement, les maladies héréditaires ne se limitent pas à la PKD et la HCM (nanisme…)… Même si le sujet est très beau, il faut faire passer la santé avant, mais personne n’est infaillible et il est arrivé à des éleveurs sérieux d’apprendre sur le tard qu’un de leurs animaux portait ceci ou cela… Dans ce type de cas particulier, il convient d’informer les propriétaires d’éventuels descendants, d’en garder un qu’on sait sain si on souhaite continuer la lignée et de stopper la reproduction dudit chat.