La situation de la PKD est particulièrement grave car il s’agit d’une maladie dominante (tout chat porteur de l’anomalie génétique est malade) et d’une maladie extrêmement fréquente chez le Persan et l’Exotic Shorthair.
Pour toutes les races présentant une fréquence de PKD inférieure à 10%, il est impératif d’exclure de la reproduction les animaux atteints. En revanche, chez le Persan, l’Exotic Shorthair (et dans une moindre mesure chez le British Shorthair), il convient d’être extrêmement vigilant. Une sélection intensive et trop rapide contre la PKD pourrait avoir de graves conséquences se traduisant par :
• la perte de certains caractères améliorateurs pour la race,
• la perte d’une diversité génétique indispensable à l’adaptation à long-terme de toute population animale,
• un risque d’augmenter la consanguinité conduisant inévitablement à l’émergence d’autres maladies génétiques.
Par conséquent, dans les races ou les lignées au sein desquelles la PKD est très fréquente, il est capital de prendre en compte tous les critères dont dispose l’éleveur et de ne pas exclure aveuglement tous les chats atteints de PKD : le remède serait vraiment pire que le mal.
Un exemple à ne pas suivre
La gangliosidose est une maladie monogénique récessive qui touchait le Chien d’eau portugais aux Etats-Unis. Un test, développé à la fin des années 1980, avait alors permis d’estimer la fréquence de porteurs à 9%. Étant donné la fréquence de cette maladie, il était recommandé de ne pas exclure de la reproduction les chiens porteurs qui présentaient par ailleurs des qualités intéressantes pour la race et à condition de les croiser avec des chiens sains.
Les éleveurs ont tout de même exclu de la reproduction tous les chiens porteurs et ont sélectionné des chiens provenant d’une lignée ne portant pas cette anomalie génétique responsable de la gangliosidose.
Malheureusement, cette nouvelle lignée était porteuse d’une autre maladie génétique, l’atrophie de la rétine. La sélection intensive pour cette nouvelle lignée a rapidement fait augmenter à 35% la fréquence de chiens porteurs d’atrophie de la rétine dans la race.
Les éleveurs ont donc remplacé une maladie génétique assez fréquente (gangliosidose, 9%) par une autre maladie génétique très fréquente (atrophie de la rétine, 35%) qui sera beaucoup plus difficile à éradiquer. L’émergence de l’atrophie de la rétine aurait pu être évitée en conservant des chiens porteurs de gangliosidose, à condition de les croiser avec des chiens sains et de surveiller la descendance. La gangliosidose aurait été éradiquée aussi efficacement par le remplacement progressif (en quelques générations) des chiens porteurs par leurs descendants sains ayant conservé les qualités des reproducteurs.