Les tests de résistance à la péritonite infectieuse féline (FIPR)

Tout éleveur félin est confronté à plus ou moins long terme, un jour ou l’autre, à la Péritonite Infectieuse féline, la PIF… que ce soit directement ou indirectement. Cette maladie est un véritable fléau et il faut faire ce qui est en notre pouvoir pour la combattre. Mais c’est un sujet extrêmement complexe qui soulève bien des interrogations et peut susciter des polémiques… Elle est intégrée dans les garanties du Code Rural lors de la vente de nos chatons.

Maladie multifactorielle, 3 facteurs favorisants peuvent être mis en évidence pour la PIF :

1 – La présence des coronavirus, charge virale plus ou moins élevée au sein des installations de l’élevage et surtout de l’effectif félin. Sans l’existence des coronavirus il n’y aurait pas de pif… cependant les coronavirus sont courants.

2 – Une défaillance du système immunitaire du chat induit par un stress, une (sur) vaccination, un changement de maison, un épisode de reproduction, un conflit de territoire… 

3 – Un patrimoine génétique propre à l’individu chat plus ou moins résistant à la PIF, mis en évidence par la récurrence de cette maladie dans certaines lignées ou disons sur les chatons d’un reproducteur particulier. Les éleveurs de longue date ont fait cette constatation…

Or, depuis 2015, deux laboratoires ont mis au point un test génétique de résistance à la Pif ; Le laboratoire Génimal en France qui teste deux configurations et le laboratoire Animalabs en Croatie qui teste la même chose mais d’une façon plus approfondie, sur 6 configurations. 

Ces tests ont soulevé un grand espoir chez de nombreux éleveurs, celui de réussir à sélectionner des lignées résistantes. Dans la population féline de base, les chats résistants sont plutôt rares. Or, en croisant des chats hétérozygotes, on peut obtenir des chats homozygotes qui propageront cette résistance. Cela commence à se faire…un collectif d’éleveurs s’est créé pour échanger les résultats et les chats ainsi que peser sur les laboratoires pour activer ce dépistage.

Cependant la prudence doit être extrême dans ce genre de travail expérimental sachant que :

– Les tests ont révélé des profils de chats au statut dit « non résistant » mais néanmoins peu prédisposés à faire une Pif. Ces chats-là sont précieux et ne doivent surtout pas être écartés de la reproduction. Génimal et Animalabs se complètent bien en élaborant le statut de ces chats dits « non résistants » mais costauds au niveau immunitaire. 

– Certains tests sont faux et cela est dû à une erreur humaine que l’on ne peut jamais exclure totalement. 

– Quelques rares cas de Pif sur des chats ayant un statut de résistants (hétérozygotes) ont été signalés.

Le patrimoine génétique de chaque race est extrêmement précieux, la sélection sur la résistance à la Pif peut nous amener très vite à travailler en consanguinité, notamment sur certaines races…c’est un facteur d’appauvrissement génétique et de risque accru de débilité et d’apparition de pathologies. Bref, sélectionner uniquement sur la résistance à la PIF est difficile et dangereux pour nos races.  

Nos chats hélas ne meurent pas que de la Pif…d’autres pathologies d’origine génétique comme par exemple la HCM, sont à combattre.

En conclusion, ces tests de Résistance à la PIF sont un outil parmi d’autres pour consolider nos races, au même titre que la réduction de la charge virale par l’hygiène et la gestion des effectifs au sein des élevages, ainsi que le renforcement du système immunitaire des chats (réflexion sur les vaccinations, les anti-parasitaires, le respect de la nature territoriale du chat, l’alimentation plus ou moins appropriée…etc…)

Voici quelques liens pour approfondir le sujet sur cet outil expérimental :

GENIMAL : FIPR – résistance à la péritonite infectieuse féline – Genimal Biotechnologies

ANIMALABS à Zagreb en Croatie :

 Capteur de résistance à la péritonite infectieuse féline (FIPR) – AnimaLabs©  

(A noter : quelques difficultés dans les délais de traitement de prélèvements et dans la communication ainsi que quelques erreurs.) 

Un groupe Facebook général pour comprendre et échanger entre éleveurs : Gêne T Résistantcats : 

https://www.facebook.com/groups/699263627387473/

D’autres groupes existent pour des éleveurs qui testent et partagent leurs résultats pour travailler ensemble.

 

Myriam Marent Canteneur – Le clos de Minna – Elevage de Sacrés de Birmanie

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