Le pyomètre est une affection grave qu’il faut traiter rapidement.
Le traitement le plus couramment effectué et le plus efficace est d’ordre chirurgical. Il consiste en une ovario-hystérectomie, c’est-à-dire que l’on retire les deux ovaires et l’utérus dans sa totalité. Les chattes sont souvent perfusées
durant et après l’intervention, notamment pour lutter contre la déshydratation. Une antibiothérapie par voie générale complète généralement le traitement.
Le traitement chirurgical est le plus efficace car il permet une guérison totale et rapide. De plus, cela évite la survenue de récidives aux chaleurs suivantes.
Et c’est malheureusement cette solution que préfèrent nos vétérinaires, peu habitués pour la plus part à travailler avec une clientèle d’éleveurs et leurs chattes de reproduction…
Mais un pyomètre à col fermé (ou ouvert) n’est pas une fatalité qui aboutit forcément à l’intervention chirurgicale et à la stérilisation…
Il existe en effet des traitements médicaux pour traiter le pyomètre.
Mais, ceux-ci ont des chances d’être moins concluants que la chirurgie, et le risque d’apparition de récidives aux chaleurs suivantes pouvant être assez important, les vétérinaires préfèrent donc la stérilisation !
Précisons que si les traitements médicaux sont plus onéreux que la chirurgie pour le chat (et moins onéreux pour le chien), ces traitements permettent toutefois de traiter le pyomètre et aboutissent souvent (environ dans 60% des cas) à une rémission totale et à la possibilité de gestation future.
La grande différence entre les deux traitements est qu’avec la chirurgie, on s’assure qu’il n’y aura plus de récidive (car ablation de l’utérus) tandis que dans le traitement médical, le risque de récidive est tout de même présent.
Les traitements médicaux seront donc réservés aux chattes dont l’état général est trop atteint et qui ne pourront donc pas subir une intervention chirurgicale.
Ils seront aussi très utiles aux éleveurs qui ne souhaitent pas perdre le capital reproducteur d’une superbe minette !
Les traitements médicaux consistent à provoquer une dilatation du col utérin puis des contractions des parois utérines, pour faire expulser les sécrétions (à l’aide de prostaglandines en injection). On y adjoint aussi un traitement antibiotique (à spectre le plus large possible, et l’utilisation des antibiotiques à base de fluoroquinolones sont conseillés).
Cela consiste en un véritable protocole qui vise à mettre tous les atouts de guérison possibles entre nos mains. Les protocoles divergent d’un pays à l’autre et d’un spécialiste à l’autre, mais dans l’ensemble, on retrouve les mêmes thérapeutiques.
Plusieurs actions sont à mettre en place. D’abord, il faut évaluer l’évolution et le stade de la maladie. Ensuite, lorsque la décision de traitement médical est prise, le praticien administre parallèlement un traitement antibiotique (ou parfois un bi-antibio-thérapie, les avis divergent) et de l’alizine (anti-progestatif), avec ou non des injections de prostaglandines. Ces dernières induisent des contractions utérines et favorisent la dilatation du col pour permettre l’évacuation du pus.
De même, et afin de mettre au repos total l’utérus de la femelle, il est conseillé dans certains protocoles de l’éloigner du mâle. En effet, si la femelle ovule, elle produira de la progestérone et risquera ainsi de réactiver la maladie.
Le traitement médical est assez long (environ deux mois), car la chatte reçoit des injections d’alizine de manière régulière
(C1 (pour cycle 1) à J1 (jour 1 = début du protocole) J7 J14 J21 J28, puis C2 à J1 J7, parfois plus.). Évidemment, un contrôle échographique hebdomadaire dans les premiers temps du protocole, puis bimensuel par la suite, jusqu’à la fin du traitement est nécessaire pour juger de la bonne évolution et de la disparition du pus de la cavité utérine.
Dans certains cas le traitement sera inefficace (en sachant qu’il est plus efficace sur la chatte que sur la chienne), et la chirurgie s’imposera. Dans d’autres cas, il y aura récidive, mais une nouvelle fois le traitement médical sera envisageable et permettra à la chatte de reproduire à nouveau. Cependant, dans de nombreux cas, ce traitement fonctionne.
Il nous permet ainsi, éleveurs que nous sommes, de préserver le capital de reproduction de nos minettes, et de pouvoir les voir gestantes par la suite. Une « remise » à la saillie est possible environ 6 mois après (un cycle de chaleurs passé ou deux), et les gestations post-pyomètre ne sont pas rares.
Malheureusement, ce traitement est assez souvent méconnu des vétérinaires non spécialisés ou non éleveurs, et la chirurgie reste ancrée comme seule alternative. Ainsi, si vous êtes confrontés à ce problème, il convient de demander la possibilité de suivre ce traitement si vous souhaitez conserver votre minette comme reproductrice, ou si celle-ci est trop atteinte pour subir une chirurgie …
Mais attention, tout dépend de l’évolution de la maladie et de l’état général de la chatte !!!
Pas question en effet de risquer de perdre la minette dont l’état général se dégraderait en s’obstinant à ne pas vouloir la chirurgie !
Article coécrit par Steinbach-Colas Laëtitia (chatteries des Bords de l’Incaougji et du Drag’Or Brisingr), et Lannes Claire (chatterie Bengal Addiction).