On retrouve potentiellement les mêmes molécules que celles employées chez la chienne, avec des propriétés, des indications et des contre-indications relativement (sensiblement) identiques ; seuls les protocoles peuvent différer.
Acétate de mégestrol : L’acétate de mégestrol est une molécule très utilisée chez la chatte, comparativement à son emploi chez la chienne.
Indications chez la chatte : L’acétate de mégestrol est employé pour une prévention temporaire des chaleurs, une interruption des chaleurs, ainsi que dans le traitement des dermatites miliaires (Broers P., 1990 ; DMV 2009 ; Keck G., 2003 ; Oen E.O., 1977).
Contre-indications chez la chatte : Il est déconseillé d’administrer l’acétate de mégestrol chez les chattes (DMV 2011 ; Feldman E.C. et Al., 2004 ; Keck G., 2003) :
– non pubères
– en gestation
– sous imprégnations œstrogéniques thérapeutiques
– sujettes à des infections utérines
– sujettes à des insuffisances hépatiques
– diabétiques
– dont les chaleurs ont commencé depuis plus de trois jours.
Acétate de médroxyprogestérone :
Indications chez la chatte : L’acétate de médroxyprogestérone est employé pour une prévention temporaire ou permanente des chaleurs, et beaucoup plus rarement pour une interruption des chaleurs (DMV 2009 ; Kutzler M. et Al., 2006).
Contre-indications chez la chatte : Il est déconseillé d’administrer l’acétate de médroxyprogestérone chez les chattes (DMV 2009) :
– non pubères
– en gestation
– sous imprégnation œstrogéniques thérapeutiques
– présentant des cycles irréguliers
– présentant des tumeurs mammaires, au vu de la forte activité progestative
– présentant des affections de l’appareil reproducteur ou des antécédents de métropathies, telles qu’un dysfonctionnement génital, des infections utérines, et autres perturbations de l’appareil reproducteur au vu de la forte activité progestative
– sujettes à des insuffisances hépatiques
– diabétiques
– dont les chaleurs ont commencé depuis plus de trois jours.
Proligestone :
Indications chez la chatte :
La proligestone est employée pour une prévention temporaire ou permanente de l’œstrus, et beaucoup plus rarement pour une suppression des manifestations de l’œstrus (DMV 2011 ; Fontbonne et al., 2007).
Contre-indications chez la chatte : Il est recommandé de ne pas administrer la proligestone avant les premières chaleurs (DMV 2011).
Acétate de delmadinone :
Indications chez la chatte : L’acétate de delmadinone est employé pour une prévention temporaire ou permanente des chaleurs (DMV 2009).
Contre-indications chez la chatte : Il est déconseillé d’administrer l’acétate de delmadinone chez les chattes (DMV 2009) :
– dont le frotti vaginal préalable ne présente pas une absence totale d’érythrocytes.
– ayant reçu un traitement hormonal autre durant les 3 précédents derniers mois.
Remarque : Comme chez la chienne, cette molécule reste peu utilisée chez la chatte, l’étant davantage chez le mâle pour son action anti-androgénique puissante (DMV 2009).
Progestérone :
Des injections de progestérone étaient autrefois réalisées afin de retarder temporairement les chaleurs, traitement débuté bien avant la date présumée, et rythmé à trois jours d’intervalles.
Son efficacité modérée et son intérêt moyen ont cependant cédé la place de ces injections, aux molécules progestatives actuellement utilisées (Broers P., 1990).
hCG :
L’hCG, ou hormone chorionique gonadotrope, est une gonadotrophine d’origine placentaire, produite par les primates et par les équidés.
Cette molécule permet l’induction de l’ovulation. Elle peut être utilisée chez la chatte et chez la furette, deux espèces à ovulation provoquée, lors de nymphomanie d’origine ovarienne, de vagues folliculaires successives et rapprochées ou en présence de follicules kystiques (CBIP-vet, 2001-2011).
Dans le cadre de la maîtrise de l’œstrus, une dose de 250 UI peut être administrée par voie intramusculaire durant le premier ou deuxième jour des chaleurs chez la chatte, afin d’induire les ovulations et retarder le retour en chaleurs, la chatte entrant alors en phase de pseudogestation (Broers P., 1990).
Testostérone : Les esters de la testostérone, particulièrement le phénylpropionate de testostérone, peuvent être utilisés pour différer la venue des chaleurs.
Cependant, les injections devant être répétées tous les 10 à 14 jours, son utilisation n’est pas toujours acceptée par le propriétaire (Broers P., 1990).
Mibolérone : De même que chez la chienne, la mibolérone peut être utilisée par voie orale afin de différer les chaleurs, en tant que prévention temporaire de l’œstrus. La dose doit être administrée quotidiennement, durant les 30 jours précédant la date présumée des chaleurs.
Cependant, comme chez la chienne, la mibolérone ne peut pas être utilisée pour la suppression des chaleurs, restant inefficace durant le pro-œstrus (Broers P., 1990).
Mélatonine :
Les implants de mélatonine sont couramment utilisés chez les animaux saisonniers de rente, tels que la chèvre ou la brebis, dans le but d’amener les femelles du troupeau en activité sexuelle anticipée, selon la période désirée par l’éleveur.
On parle de manipulation de la saison sexuelle ou maîtrise de la reproduction saisonnière chez ces espèces, dont l’activité sexuelle débute généralement à l’automne, durant les jours dits courts. La maîtrise de la saison sexuelle par l’implant est souvent associée à une synchronisation des chaleurs (Couailler J., 2005 ; Chemineau P. et Al., 1996).
Le relargage progressif de mélatonine dans l’organisme permet une simulation des jours courts durant le printemps ou l’été, même si les animaux perçoivent visuellement des jours longs. Cela engendre une stimulation de la libération pulsatile de LH et une reprise de l’activité sexuelle, rendant toute saillie possible (Couailler J., 2005 ; Chemineau P. et Al., 1996).
La chatte est une espèce saisonnière. Contrairement à la brebis, son activité sexuelle est fonctionnelle durant les jours longs. L’emploi de la mélatonine en tant que traitement photopériodique présente dès lors un intérêt, non pas dans la manipulation de la saison sexuelle tel qu’il est chez les animaux saisonniers de rente, mais dans la maîtrise de l’œstrus à fin contraceptive. La libération continue de mélatonine permet de mimer les jours courts, simulant chez l’espèce féline des pseudo-périodes d’anœstrus saisonniers, ou repos sexuels (Faya M. et Al., 2011 ; Gimenez F., 2009 ; Goericke-Pesch S., 2010).