Directives de vaccination des chiens et des chats

ETABLIE PAR LE COMITE DE DIRECTIVES DE LA VACCINATION (CDV) DE LA WORLD SMALL ANIMAL VETERINARY ASSOCIATION (WSAVA)

Les vaccins essentiels pour les chats sont ceux qui protègent contre la Panleucopénie Féline (VPF), HVF-1 et CVF. Calicivirus félin (CVF) et l’Herpès virus félin (HVF-1).
En termes de vaccins félins essentiels, il est important de se rendre compte, que la protection fournie par CVF et HVF-1 ne correspond pas à l’immunité donné par les vaccins VPF. Il ne faut pas s’attendre à ce que les vaccins essentiels des maladies respiratoires félines donnent la même immunité forte, ni la même durée de l’immunité, c’est une situation semblable à celle avec les vaccins essentiels canins. Les vaccins CVF ont été conçus pour fournir une immunité protectrice croisée contre des souches multiples du CVF ; cependant une infection est toujours possible et des animaux adultes vaccinés peuvent tomber malade.
Le CDV (Comité des Directives de Vaccination) recommande une revaccination tous les 3 ans pour les chats, qui ont un risque faible d’une exposition à HVF-1 et CVF, ceci sur la base d’une étude publiée qui montre une durée minimale de la protection de 7.5 ans pour ces vaccins essentiels, une protection partielle, mais quand-même significative (Scott & Geissinger 1999). Une étude plus récente d’un vaccin à VAV HVF-1/CVF semble démontrer une protection partielle, moins substantielle contre HVF-1 à 3 ans après la vaccination ; bien que la protection partielle de CVF fût comparable à celle montré par Scott et Geissinger en 1999 (Jas et al. 2015). Le CDV recommande une revaccination annuelle contre HVF-1/CVF des chats qui vivent dans des situations à risque plus élevé. Un chat à risque faible pourrait être défini comme un animal d’intérieur vivant en solitaire, qui ne va jamais en chatterie. Un chat à risque plus élevée peut être défini comme un animal, qui va régulièrement en chatterie ou qui vit dans un ménage à plusieurs chats qui ont accès à l’extérieur. De plus, le CDV encourage les praticiens à tenir compte du moment, quand vacciner les chats à risque plus élevé, qui vont régulièrement en chatterie.
La période, où l’immunité fournie par ces vaccins est la plus forte, sont les 3 mois après la vaccination (Gaskell et al. 2007), ainsi l’administration de ces vaccins sera planifiée au mieux juste avant que le chat, qui va chaque année à la chatterie, part pour sa visite annuelle. La vaccination contre le virus de Leucose féline (FeLV) est souvent aussi un sujet de débat entre les experts.
Le CDV considère FeLV comme vaccin non essentiel, mais il apprécie pleinement que l’utilisation de ce produit doit être déterminé par le mode de vie et le risque d’exposition perçu du chat individuel et la prévalence de l’infection dans l’environnement local. Beaucoup d’expert en médecine féline croient, que même si la prévalence de l’infection FeLV a manifestement diminué dans de nombreuses régions du monde grâce au programme de contrôle très efficace (Wejer & Daams 1976, Wejer et al.1986,1989, Meichner et al.2012), dans les régions où l’infection FeLV reste prévalente, tous les chats à moins d’une année, qui, en quelque sorte, ont un contact à l’extérieur (p.ex. même vivre avec un chat, qui va dehors) devrait bénéficier de la protection d’une vaccination de routine avec 2 doses de vaccin à 2-4 semaines d’intervalle, et ce, pas avant l’âge de 8 semaines. Cette analyse ‘bénéfice-risque’ pour FeLV devrait faire partie de la routine de la prise d’anamnèse pour la vaccination féline et seulement les chats FeLV-négatifs devrait être vaccinés.
La Vaccination des Chatons et le Rappel à 6 ou 12 Mois Comme déjà discuté pour les chiots, la plupart des chatons sont protégés par les ACM (anticorps d’origine maternels) pendant les premières semaines de leur vie. Cependant sans les tests sérologiques, le niveau de protection et le moment où le chaton deviendra réceptif à une infection et pourra répondre à la vaccination, sont inconnus. Ceci est dû au niveau du taux d’anticorps maternels et aux variations d’absorption de ces anticorps entre les nichés et les individus. En général, les ACM à l’âge de 8 – 12 semaines auront diminué à un niveau qui permettra une réponse immunologique active ; cependant les chatons avec peu d’ACM, peuvent être vulnérables, (mais aussi capables de répondre à la vaccination) à un âge plus jeune, tandis que d’autres ont peut-être des ACM à des taux de titres qui les empêchent de répondre à la vaccination jusqu’à 12 semaines, parfois plus. Le CDV a examiné des études récentes qui suggèrent que plus d’un tiers des chatons pourraient ne pas être capable de répondre au vaccin essentiel final et un certain nombre de chats auraient toujours des anticorps bloquant à l’âge de 20 semaines (DiGangi et al.2012, Jakel et al. 2012). Le CDV remarque qu’une de ces études contient seulement un nombre faible d’animaux, surtout composé d’une race, dans un environnement de chatterie, et suggère que ces résultats ne peuvent pas être appliqué facilement à une population féline plus large. Néanmoins, le CDV a augmenté l’âge au moment de la vaccination finale des vaccins essentiel pour les chats de 14-16 à 16 semaines ou plus [P1]. Les directives du CDV pour les vaccinations des chatons sont ainsi conformes avec les schémas proposés ci -dessus pour les chiots : Début des vaccinations à l’âge de 6 -8 semaines d’âge, ensuite des vaccinations répétées tous les 2-4 semaines jusqu’à l’âge de 16 semaines ou plus. Ainsi le nombre de vaccinations essentiels primaires sera déterminé par l’âge auquel les vaccinations commencent et par l’intervalle choisi entre les vaccinations. Avec cette recommandation, quand la vaccination débute à l’âge de 6 ou 7 semaines, une suite de 4 vaccins essentiels serait administrée, tandis que seulement trois seraient nécessaires, si on commence les vaccins à 8 ou 9 semaines. Le rappel du vaccin, qui est traditionnellement donné ou bien à12 mois d’âge ou bien 12 mois après le dernier vaccin de la série primaire des vaccins pour chatons, fait partie intégrante de la vaccination essentielle du chaton. Le but principal de ce vaccin est d’assurer qu’une réponse immunitaire protectrice se développe chez tous les chats qui n’auraient pas pu répondre à un des trois vaccins essentiels de la série primaire, plus que de stimuler la réponse immunitaire.
L’administration de ce vaccin à 12 mois est probablement choisi historiquement comme moment pratique pour demander au propriétaire d’amener son chat pour son premier bilan de santé annuel. Ceci a pour conséquence qu’un chaton qui n’aurait répondu à aucun des trois vaccinations essentielles primaires, que ce chaton serait sans protection jusqu’à ce qu’il reçoive ce rappel à 12 mois. Ce fait pourrait expliquer l’occurrence de maladies infectieuses chez les chatons vaccinés, qui ont moins de 12 mois. Le CDV a réexaminé cette pratique et propose maintenant aux vétérinaires, qui aimeraient réduire la fenêtre de vulnérabilité, d’avancer l’âge de vaccination à 26 semaines plutôt qu’à 52 semaines (ou à n’importe quel moment entre la 26eme et la 52eme semaine, cependant la 26e semaine semble être une échéance assez pratique). Ainsi il faudrait que les propriétaires d’animaux de compagnie comprennent clairement, pourquoi c’est recommandé, parce que comme indiqué au tableau 5, adopter un tel protocole voudra dire que la vaccination, débuté chez un chaton à 6 ou 7 semaines d’âge, mènerait à 5 visites vaccinales dans les premiers 6 mois de vie. Pour les vaccins essentiels, après le rappel à 26 semaines, il n’y aurait pas d’autres vaccins essentiels nécessaires pour au moins 3 ans (pour un chat à risque faible). Comme pour les chiots, l’adoption de la vaccination à 26 semaines n’exclurait pas le premier bilan de santé à 12 ou 16 mois.
Revaccination des Chats Adultes Les chats qui ont répondu à une vaccination avec VAV, maintiennent une immunité solide (mémoire immunologique) contre PVF pendant beaucoup d’années en absence de tout vaccin de rappel. L’immunité contre CVF et HVF est seulement partielle Scott & Geissinger 1999, Jas et al. 2015). Les recommandations du CDV pour les chats ‘à faible risque’ (voir définition ci-haut) pour les vaccins à VMV est une revaccination à des intervalles de trois ans ou plus. Pour des chats avec un risque plus élevé, le vétérinaire peut envisager de vacciner contre le PVF pas plus souvent que tous les 3 ans, mais de donner tous les ans les vaccins contre le CVF et l’HVF, en planifiant ces produits correctement avant que l’animal passe, comme chaque année, un séjour en chatterie. Ces recommandations ne s’appliquent en général pas aux vaccins essentiels inactivés (à l’exception de la rage), ni aux vaccins nonessentiels et particulièrement pas aux vaccins qui contiennent des antigènes bactériens. Ainsi, si leur utilisation est jugée nécessaire, les produits contre Chlamydia (anciennement appelé Chlamydophila ; Sachse et al. 2015) et contre Bordetella demandent un rappel annuel, à cause de la protection limitée qu’ils fournissent. Par conséquent, selon ces directives, un chat adulte peut toujours recevoir une vaccination annuelle, cependant les composants de cette vaccination peuvent différer chaque année. Typiquement, les vaccins essentiels, (surtout PVF) seront en principe administré tous les trois ans, et les vaccins pour les maladies respiratoires selon l’évaluation du risque et les vaccins non essentiels ciblés seront donnés chaque année. Le CDV est conscient que dans certains pays seulement des produits multifactoriels seront disponibles qui contiennent des combinaisons de vaccins essentiels et non essentiels.
Un chat adulte qui a reçu une série complète de vaccins à PVF, CVF et HVF en tant que chaton (y compris le rappel à 6 ou 12 mois, mais qui n’a éventuellement pas été vacciné régulièrement comme adulte, peut recevoir une seule dose de vaccin à VMV pour stimuler l’immunité. Un chat adopté adulte (ou bien un chaton de plus de 16 semaines) avec une anamnèse de vaccination inconnue n’a besoin que d’une seule dose de vaccin à VMV de PVF pour engendrer une immunité protectrice à ce virus.
Par contre un chat adulte avec une anamnèse vaccinale inconnue devrait recevoir deux doses de vaccins VMV de HVF-1/CVF (à 2 semaines d’intervalle) pour induire une réponse immunitaire adéquate.

NOTE DE SYNTHESE

Le Comité des Directives de Vaccination de la WSAVA (CDV) était convoqué afin de développer des directives concernant la vaccination des chiens et des chats, ayant un champ d’application global. La première version de ces directives a été publiée en 2007, elle a été mise à jour en 2011. Le présent document constitue une version actualisée et élargie de ces directives internationales de la vaccination des chiens et des chats, et fournit la base factuelle des connaissances scientifiques à partir desquelles les recommandations sont faites. Le CDV reconnaît que la détention des animaux de compagnie dans le monde entier varie significativement dans sa pratique et dans ses facteurs économiques associés. Une recommandation vaccinale, qui peut s’appliquer aux pays développés, n’est peut-être pas appropriée à un pays en développement. Ces directives n’ont pas caractère obligatoire, mais elles devraient être plutôt utilisées par les associations nationales et les pratiques vétérinaires individuelles pour établir un schéma de vaccination adapté aux conditions locales. Cependant le CDV recommande fortement que, partout où cela est possible, TOUS les chiens et les chats devraient pouvoir bénéficier de la vaccination. Ceci protège non seulement l’animal, mais procure également une « immunité collective» optimale, qui minimise le risque d’apparition d’épidémies de maladies infectieuses. Dans cette optique le CDV a défini des vaccins essentiels, que TOUS les chiens et les chats devraient recevoir, indépendamment des circonstances de vie ou de leur localisation géographique. Les vaccins essentiels protègent l’animal de maladies graves, souvent mortelles, qui ont une distribution dans le monde entier.

Les vaccins essentiels des chats contiennent ceux contre le parvovirus félin (FPV), le Calicivirus félin (CVF) et l’Herpès virus félin (HVF-1). Pour les régions où les infections au virus de la rage sont endémiques, le vaccin contre ce virus devrait être déclaré comme essentiel pour les deux espèces, même si la législation ne demande pas une vaccination de routine.
Le CDV reconnaît que les anticorps d’origine maternels (ACM) interfèrent de manière significative avec l’efficacité de la plupart des vaccins essentiels, qui sont administrés aux chiots et aux chatons pendant les premières semaines de leur vie. Comme le taux d’anticorps maternels varie sensiblement entre les nichées, le CDV recommande l’application de doses multiples de vaccins essentiels, avec la dernière dose appliquée à 16 semaines ou plus tard, suivi d’une injection de rappel à l’âge de 6 à 12 mois. Dans des situations culturelles ou financières où un animal de compagnie ne pourrait bénéficier que d’une vaccination unique, celle-ci devrait être constituée d’une injection de vaccins essentiels à l’âge de 16 semaines ou plus tard.
Le CDV soutient l’utilisation de tests simples en cabinet pour déterminer la séroconversion aux composants des vaccins essentiels (CDV, AVC, CPV-2 et FPV) suite à une vaccination, pour la détermination de la protection sériques des chiens adultes et pour la gestion des épidémies de maladies infectieuses dans les refuges.
Les vaccins ne devraient pas être administrés inutilement. Les vaccins essentiels ne devraient pas être appliqués plus fréquemment que tous les trois ans après le rappel, ayant eu lieu six ou douze mois après la série d’injections des chiots ou des chatons. Ceci parce que la durée de l ́immunité (DDI) s’étend sur beaucoup d’années et pourrait même atteindre toute la durée de la vie de l’animal de compagnie.
Le CDV a défini les vaccins non essentiels, comme étant ceux qui sont requis uniquement par les animaux qui, par leur situation géographique, leur environnement local ou par leur style de vie, pourraient développer une infection spécifique. Le CDV a aussi classifié quelques vaccins comme non recommandés (là où les preuves scientifiques sont insuffisantes et ne justifient pas leur utilisation) et n’a pas considéré un certain nombre de produits mineurs, qui ont une disponibilité ou une utilisation géographiquement restreinte.
Le CDV recommande vivement le concept des contrôles de santé (en général annuels), qui permettent de juguler la tendance, et ainsi l’attente du client, à pratiquer une revaccination annuelle. Le bilan de santé annuel n’exclut pas l’utilisation de vaccins non essentiels bien choisis, la DDI pour ces produits étant en général d’une année.
Le CDV s’est préoccupé de l’utilisation de vaccins dans le milieu des refuges, tout en considérant à nouveau les circonstances particulières inhérentes à ce genre d’établissements et les contraintes financières qu’ils subissent fréquemment. Les directives minimales du CDV pour les refuges sont simples : tous les chiens et les chats qui entrent dans une telle structure devraient être vaccinés avant ou au moment de l’entrée avec les vaccins essentiels. Là où les finances le permettent, les rappels des vaccins essentiels devraient être administrés comme défini dans les directives pour les refuges. Les vaccins non essentiels contre les maladies respiratoires peuvent être inclus dans ce programme.
Le CDV reconnaît l’importance des programmes de notification des effets indésirables, mais comprend que ceux-ci ont été développés de manière variable dans des pays différents. Où cela est possible, les vétérinaires devraient être incités activement à notifier tout effet indésirable au fabricant et/ou aux autorités responsables afin d’augmenter les connaissances permettant le développement de vaccins plus sûrs.
Ces concepts fondamentaux proposés par le CDV peuvent être résumés dans le bilan suivant :
Nous devrions viser à ce que chaque animal soit vacciné avec les vaccins essentiels.
Les vaccins non essentiels ne devraient pas être appliqués plus fréquemment que ce qui est considéré comme nécéssaire.

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